Réseau québécois de la télésanté

Coder pour mieux soigner

22 décembre 2025
Par le Centre d’expertise du Réseau québécois de la télésanté

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Derrière les plateformes de télésanté se cachent des experts passionnés. Analyste informatique au CCT du CHU de Québec-Université Laval, Marc-André Trahan partage son parcours, son quotidien et sa vision du rôle de la technologie dans les soins virtuels.
Portrait de Marc-André Trahan pour la série « Découvrez mon métier en télésanté ».
Marc-André Trahan, analyste informatique au CHU de Québec-Université Laval.

Bienvenue dans ce nouvel article de la série « Découvrez mon métier en télésanté ». Chaque mois, notre équipe va à la rencontre d’un professionnel ou d’une professionnelle œuvrant dans le domaine de la télésanté. En quelques questions, vous découvrez qui sont ces personnes travaillant fort, et parfois dans l’ombre, pour mettre de l’avant la pratique de la télésanté au Québec. Découvrez également comment les modalités de soins virtuels s’intègrent dans leur quotidien.

Au Centre de coordination en télésanté (CCT) du CHU de Québec-Université Laval, Marc-André Trahan, analyste et programmeur informatique, contribue chaque jour au développement et à l’évolution d’outils numériques essentiels à la télésanté. Passionné de programmation et adepte de résolution de casse-têtes technologiques, il joue un rôle clé pour assurer la qualité, la sécurité et l’efficacité des applications utilisées par les professionnels de la santé. Rencontre avec un acteur de la télésanté discret, mais indispensable.

Le métier d’analyste informatique a de multiples facettes et utilités en télésanté. Le quotidien de Marc-André ne ressemble en rien à celui de son collègue au même titre d’emploi Yves Labrecque, ayant fait l’objet d’un portrait récemment. Nous vous laissons le découvrir…

Que faites-vous dans la vie?

Je travaille dans le réseau de la santé depuis 2017, au sein d’une petite équipe de développement. J’ai commencé comme développeur junior et, avec le temps, j’ai pris de plus en plus de responsabilités, ce qui m’a permis d’acquérir des compétences qui allaient bien au-delà de mon champ d’expertise initial.

En tant qu’analyste informatique, mon rôle est d’évaluer les besoins de nos différents clients, d’en analyser la faisabilité et d’estimer le temps requis pour implanter de nouvelles fonctionnalités dans nos applications existantes. Ces analyses nous permettent de prioriser les travaux à venir. Comme nous travaillons en mode Agile, je participe aussi à la planification de nos sprints, qui se déroulent sur des cycles de deux semaines.

Je porte également un chapeau plus technique. À partir des analyses, je fais le développement des fonctionnalités, j’assure la sécurité des applications, je mets en place des tests automatisés, je veille à la mise à jour des serveurs et je contribue à l’infrastructure nécessaire pour offrir des environnements de tests de qualité avant le déploiement en production.

Qu’est-ce qui vous a amené à travailler en télésanté?

Honnêtement, ça s’est fait un peu par hasard. Je ne connaissais pas vraiment la télésanté lorsque je suis arrivé en poste. Avec le temps, j’ai découvert tout son potentiel et j’ai rapidement compris à quel point elle pouvait avoir un impact positif sur notre système de soins. Aujourd’hui, je vois clairement les avantages qu’elle apporte, autant pour les professionnels que pour les usagers.

Qu’est-ce qui vous plait le plus dans votre travail?

La programmation a toujours été une passion pour moi. Je la vois comme un immense casse-tête qui me pousse à réfléchir et à me dépasser. J’aime aussi beaucoup la liberté et la créativité que nous avons dans nos projets. Lorsqu’on a une bonne idée, il est souvent possible de la tester et de la concrétiser.

J’ai d’ailleurs eu l’occasion d’explorer une nouvelle technologie dans le cadre d’une preuve de concept. Les résultats étaient concluants et nous avons décidé de l’implanter dans notre application principale, avec beaucoup de succès. Ce genre d’initiative est parfois risqué et peu encouragé dans l’industrie, mais c’est extrêmement motivant lorsque ça fonctionne.

À quoi ressemble votre quotidien en tant qu‘analyste informatique?

Je travaille au sein d’une équipe Agile, avec des sprints de deux semaines et des rencontres quotidiennes. Mon quotidien commence souvent par la planification : déterminer quelles fonctionnalités et quelles anomalies prioritaires seront intégrées au prochain sprint. Cela inclut l’analyse, la documentation et le découpage de projets plus complexes en tâches plus petites.

Ensuite, je me consacre aux tâches prévues : développement, documentation fonctionnelle, investigation d’anomalies, recherche de librairies, mises à jour d’infrastructure… Les journées se suivent, mais ne se ressemblent pas, ce qui rend le travail très stimulant.

Pouvez-vous me parler d’un projet qui vous a marqué ou dont vous êtes fier?

La mise en place du nouveau Répertoire de services en télésanté est sans doute le projet dont je suis le plus fier. C’était la première fois que je devais partir d’un projet à partir de zéro, en utilisant plusieurs nouvelles technologies. Cela a amené son lot de défis.

Malgré tout, nous avons réussi à livrer le projet dans les délais prévus. Et le travail ne s’arrête pas là : nous continuons d’y ajouter des fonctionnalités pour mieux répondre aux besoins des utilisateurs. C’est très gratifiant de voir un outil évoluer et s’améliorer au fil du temps.

Quelle est votre plus grande force dans votre travail?

Je dirais que mon attention aux détails est l’une de mes plus grandes forces. Il m’arrive de passer beaucoup de temps à corriger des anomalies visuelles minimes, parfois de quelques pixels seulement, mais je crois que ces détails font toute la différence sur le long terme. Mon objectif est toujours d’offrir un produit de qualité, car rien n’est plus frustrant qu’une application qui ne fonctionne pas comme elle le devrait.

Quel est votre plus grand défi?

Depuis la pandémie, l’un des plus grands défis est sans doute l’interopérabilité entre les systèmes. Même si le concept est très prometteur, il est souvent complexe à mettre en œuvre, car chaque application utilise ses propres technologies et ne permet pas toujours un accès simple aux données nécessaires.

Quel super pouvoir vous serait le plus utile dans votre métier?

J’aimerais dire la téléportation, mais ce ne serait pas très utile dans mon travail! Je vais donc choisir un super pouvoir un peu plus classique : arrêter le temps. En programmation, tout est souvent une question de temps. Il est presque toujours possible de faire ce qu’on souhaite, mais certaines fonctionnalités demandent des mois de développement.

Si je pouvais arrêter le temps, je l’utiliserais surtout pour retravailler certaines sections de l’application qui auraient besoin d’un peu plus d’attention — ce que les programmeurs appellent le bon vieux refactoring.

Qu’est-ce qui est le plus important quand on exerce votre profession?

Il faut avant tout être ouvert au changement, savoir résoudre des problèmes et être capable de travailler en équipe. Les technologies évoluent constamment : de nouvelles librairies et de nouveaux outils apparaissent tous les jours. Il n’est pas nécessaire de tout apprendre, mais il faut rester curieux et à l’affût.

La résolution de problèmes fait aussi partie du quotidien, notamment lorsqu’on doit comprendre et corriger des anomalies. Il faut aimer apprendre, essayer, se tromper et recommencer. La technologie avance vite, mais avec de la curiosité, de la persévérance et de bonnes idées, on finit toujours par atteindre ses objectifs.

Vous travaillez dans le secteur de la télésanté?

Sachez que vous êtes unique et votre façon d’exercer votre métier aussi! Et si c’était vous notre prochain portrait? Contactez-nous pour qu’on en discute : Formulaire de contact pour les actualités du Portail RQTOuverture d’un lien externe (accessible uniquement aux abonnés M365 du RSSS). On a déjà hâte de découvrir votre apport à la télésanté!

Chaque mois découvrez un nouveau portrait.