Réseau québécois de la télésanté

Téléthrombolyse : quand chaque minute compte

11 janvier 2024
Par Réseau québécois de la télésanté 

Partager

La téléthrombolyse est un acte médical de télésanté qui assure un accès équitable au traitement de l’accident vasculaire cérébral (AVC), quel que soit le lieu de résidence du patient. Il permet de mettre rapidement en relation un neurologue spécialiste à distance avec l’équipe soignante de l’urgence en région. Cela assure de prendre la meilleure décision possible pour limiter les séquelles de l’AVC.
Immeuble de l’Hôpital de La Tuque
L’Hôpital de La Tuque fait partie de la quarantaine d’installations hospitalières bénéficiant de la téléthrombolyse. Source photo : CIUSSS MCQ

La télésanté, ce n’est pas uniquement la téléconsultation au cours de laquelle un patient rencontre un professionnel de la santé à distance. La modalité de télésanté permet également d’obtenir, grâce à des technologies simples, des soins et services de santé parfois plus complexes.

Le fonctionnement de la téléthrombolyse

La téléthrombolyse est un exemple où la modalité de télésanté prend tout son sens et contribue à offrir un service de qualité dans des cas critiques. Elle est offerte dans les hôpitaux ne disposant pas des ressources spécialisées et trop éloignés pour permettre un transfert de leurs patients dans les temps requis.

Le fonctionnement est assez simple : Lors de l’arrivée aux urgences d’un patient victime d’AVC, l’urgentologue appelle le neurologue vasculaire de garde du centre hospitalier tertiaire désigné. Ce dernier prend l’appel pour discuter du cas clinique et se prépare à accompagner l’urgentologue à distance pour la prise en charge du patient. L’évaluation clinique du patient se fait grâce à un appel vidéo en direct et en consultant des résultats transmis via un système d’imagerie médicale sécurisé.

Lors de son évaluation, le neurologue confirme si la thrombolyse est le traitement indiqué et accompagne l’urgentologue et son équipe pour son administration. Selon le cas, une décision est prise quant à la nécessité ou non de transférer le patient vers le centre hospitalier tertiaire.

C’est quoi la thrombolyse?

Un traitement médicamenteux administré aux patients victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique pour dissoudre le caillot sanguin obstruant une artère cérébrale. Il vise à restreindre l’étendue des dommages neurologiques. Il doit absolument être administré dans les 4 heures et demie suivant les premiers symptômes de l’AVC.

Un service qui fait ses preuves

Les activités de téléthrombolyse sont assurées principalement par les neurologues vasculaires de deux centres hospitaliers universitaires et d’un centre affilié universitaire régional :

  • Le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) dessert une quinzaine d’installations hospitalières dans les régions de l’Abitibi-Témiscamingue, l’Estrie, Lanaudière, les Laurentides, la Montérégie-Est et l’Outaouais.
  • Le CHU de Québec-Université Laval dessert une vingtaine d’installations hospitalières situées dans le Bas-Saint-Laurent, la Capitale-Nationale, la Côte-Nord, la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, la Mauricie-Centre-du-Québec et le Nord du Québec.
  • L’Hôpital de Chicoutimi dessert 3 installations hospitalières de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

L’an dernier, pour l’ensemble des quelques 38 salles d’urgence bénéficiant du service, 642 consultations virtuelles ont été réalisées, donnant lieu à plus de 185 téléthrombolyses. Autant de patients qui n’auraient possiblement pas pu obtenir ce traitement s’ils avaient dû être déplacés vers un centre hospitalier en région urbaine.

Ce service est devenu essentiel pour des hôpitaux en milieu rural ne comptant pas de neurologue dans leurs rangs. C’est le cas du Centre multiservices de santé et de services sociaux du Haut-Saint-Maurice (Hôpital de La Tuque). L’infirmière clinicienne Dominique Richard est impliquée de près dans l’organisation de ces interventions.

La téléthrombolyse permet de réaliser chaque année une vingtaine de consultations virtuelles à l’urgence de l’Hôpital de La Tuque. C’est d’autant plus important pour un centre hospitalier primaire comme le nôtre qui dessert la population d’un grand territoire et qui compte dans sa clientèle un nombre important de visiteurs de passage dans la région.

Dominique Richard

Assistante infirmière-chef des Services ambulatoire, soins critiques et urgence au CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec.

Pour un accès équitable aux services

Le réseau de la santé québécois déploie de plus en plus d’initiatives faisant appel aux technologies de l’information et des communications. Ces moyens, réunis sous le terme « télésanté », sont toujours utilisés de manière complémentaire à l’offre de service conventionnelle. Les équipes de soins font appel à la télésanté pour favoriser l’accès aux services et assurer un niveau de qualité de soins équitable pour tous. Plusieurs projets et initiatives ont déjà fait l’objet d’articles ici-même sur le site telesantequebec.ca. C’est le cas de la télédermatologie, les soins virtuels en santé mentale, la médecine des toxicomanies ou encore de la santé des jeunes.

La téléthrombolyse fait partie d’un ensemble diversifié de services offerts grâce à la modalité de télésanté et permet annuellement à des centaines de victimes d’AVC de recevoir un soin d’urgence optimal, quel que soit leur lieu de résidence.

Voyez l’explication du Dr Steve Verreault dans cette courte vidéo de l’Association des neurologues du Québec : La Téléthrombolyse (1 m 16 s) Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.